Comme chaque année depuis 15 ans, nous proposons un projet « théâtral », différent selon les années, au sein de la salle de classe des lycées, dans le cadre des Initiatives Éducatives Scolaires (INES) initiées par le Conseil Régional.
Durant ces nombreuses années, nous avons pu nous rendre compte de la fascination des élèves pour le métier d’acteur. Le mystère du jeu d’acteur procure au jeune public, en quête d’identité et d’existence, une quantité infinie de sensations et de questions : de l’émotion au personnage, de la vérité à la fiction, du texte écrit à l’improvisation, de la distance à l’identification.
Ce plein d’enthousiasme constitue pour l’acteur un véritable capital de sympathie, d’admiration, de fantasmes et de liens solides.
Mais le terme acteur désigne aussi celui qui prend une part active et singulière dans la société. Et les qualités recherchées sont les mêmes. Une réflexion logique et rapide amène l’élève à penser que, sur le plan humain, l’acteur de théâtre, comme l’acteur/citoyen d’une société, doit affirmer sa personnalité en toute confiance et détermination. Il prend conscience de la responsabilité et du rôle qu’il représente et qu’il joue. Il est à l’écoute, se doit de respecter ses interlocuteurs, et s’assume en affrontant sa propre représentation, c’est à dire sous le regard des autres. Enfin, si l’acteur de théâtre doit avoir une qualité essentielle, c’est dans le don de soi qu’il l’exprime, en toute générosité… Décidément, la correspondance avec le citoyen altruiste et bienveillant paraît parfaitement justifiée.
Ainsi, la parole de l’élève devient le moteur du travail, notamment afin d’acquérir l’éloquence nécessaire à l’expression de ses convictions, cœur de sa personnalité en devenir.
Quelle meilleure préparation qu’évoquer, travailler et expérimenter l’exercice demandé du GRAND ORAL… !
Le projet a formidablement porté ses fruits, les deux années précédentes, dans les lycées Nelson Mandela de Marseille et Arthur Rimbaud d’Istres, dont les résultats au bac ont été probants.
L’atelier de Pratique Orale.
L’axe central du travail est d’amener l’élève à prendre la parole. D’abord se présenter. En exprimant spontanément ce qui paraît le définir (Racines, passions, futur métier, valeur humaine…)
Puis faire engager par le professeur, un travail à l’écrit, sur des thèmes actuels de société ou de la discipline enseignée et d’en extraire une oralité. Seul, en groupe, ou devant une audience.
Placer sa voix, être compréhensible, affirmer ses intentions, faire percuter certains mots, utiliser les silences, rompre une certaine monotonie de paroles (musique de mots semblable à une récitation), se surprendre en étant soi-même, s’affirmer…
Écarter les tabous pour faire parler son émotion, puis la maîtriser, afin d’en user avec empathie.
Un autre des objectifs est de se servir de toutes les difficultés rencontrées par l’élève pour les contrôler, sans jamais les ignorer, et en transformer les effets. Tout est matière, élément fondateur, vivant.
L’oralité est, pour un élève, un travail indispensable à son épanouissement personnel et professionnel.
La confiance en soi, faire face au regard et à l’écoute des autres, et la détermination à entreprendre sont les qualités premières de tout être humain en apprentissage de la vie…
Le Grand Oral, nouvellement apparu dans les programmes de l’éducation nationale, donne cette chance aux élèves de terminale…
À partir de plusieurs thèmes, élaborés avec le professeur, puis discutés avec les élèves, un travail d’écriture est demandé, pour en extraire peu à peu une parole juste, libre, cohérente et sincère.
Les modalités du projet varient en fonction des moyens mis en œuvre.
Si le travail s’imagine sur une plus longue période, nous pouvons proposer des exercices et jeux théâtraux qui introduisent parfaitement les formes choisies et l’apprentissage des moyens d’expression utilisés.